L'Agriculture
Comme dans toute la basse Casamance, lâagriculture occupe la quasi-totalitĂ© de la population de la commune de Thionck-essyl (98 % des actifs). La riziculture est lâactivitĂ© dominante. Cependant, il est extrĂȘmement difficile de donner des chiffres sur la production du riz dans la ville. Du fait de certaines pesanteurs socioculturelles (le cultivateur nâaime pas quâon parle de sa richesse de peur quâon lui jette un mauvais sort).
NĂ©anmoins, il faut noter que le riz «ânourrit son hommeâ». Elle constitue une pratique ancestrale Ă laquelle toutes les forces vives participent. Les paysans essyliens disposent de trois types de riziĂšres en fonction de leur profondeur, de leur inondation et la nature de leur sol. Ainsi, nous avons : les riziĂšres hautes non salĂ©es, Ă©loignĂ©es des cours dâeau et situĂ©es au nord â est autour du quartier de Daga. Les riziĂšres profondes ou basses ou de bas â fonds dans la zone Ă mangrove ou le lit majeur des marigots, les riziĂšres moyennes qui se situent entre les types de riziĂšres prĂ©citĂ©es.
Ă cĂŽtĂ© de la riziculture, des cultures de rente ont Ă©tĂ© introduites du fait, Ă la fois, dâinfluences endogĂšnes. Lâune des principales cultures de rente est lâarachide.
En plus du riz et de lâarachide, les paysans essyliens sâadonnent aussi, quoique dans une moindre mesure, Ă la culture du mil, maĂŻs, sorgho, niĂ©bĂ©, bissap, etc. Ils sâadonnent aussi, surtout les femmes, au maraĂźchage avec, notamment, la culture de la tomate, du gombo, du «âdiakhatoâ» ou aubergine, piment, etc.
Lâinstrument de culture utilisĂ© par les paysans essyliens est le «âKadiandouâ», un outil agricole typiquement diola. De forme rectiligne, il se compose dâune longue manche, dâun versoir et dâun soc de fer, adaptĂ© aux terres lourdes. La traction animale y est absente du fait des considĂ©rations socio- culturelles. Lâagriculture reste Ă grande dominante traditionnelle avec des outils rudimentaires. Ce qui justifie les faibles productions des agriculteurs.Â
Les hommes labourent les champs dâarachides, de mil et de maĂŻs et sâoccupent des pĂ©piniĂšres du riz, du labour, du suivi des riziĂšres, de la gestion de lâeau et de lâĂ©rection des digues. Les femmes, quant Ă elles, sâoccupent de lâĂ©pandage, du repiquage et la rĂ©colte du riz.