Le social des réseaux sociaux virtuels

Le monde est aujourd’hui un village planétaire !

Cette assertion n’est pas inédite dans le jargon courant des théoriciens de la mondialisation. Ce concept de partage étant structuré dans tout ce qui concerne le commerce, les déplacements humains, matériels, dans le but de donner théoriquement les mêmes opportunités à tout citoyen du monde.  C’est ainsi qu’aujourd’hui, son canevas s’accentue sur le partage d’information qui revêt une facette sans frontière, intégrant toutes les communautés, toute la race humaine pionnière de cette nouvelle ère, jadis fictive, des technologies.

Sans sortir du cadre de ce flux d’information à travers les différents supports médiatiques, il nous faut révéler quelques analyses qui abordent dans le sens de l’allure d’Internet ; et étant plus spécifique, le ceint des réseaux sociaux. 

Les réseaux sociaux présentent-ils une figure sociale à l’image d’un cadre de vie folklorique ?

Ces réseaux sociaux visent-ils uniquement à nous impressionner sur la base d’une gratuité quasi totale de leurs services ?

Ne sommes-nous pas otages de ces réseaux sociaux virtuels sans en avoir la moindre perception ?

Autant de problématiques à mettre sur la table pour essayer de réfléchir ensemble, dans une dynamique logique et cohérente. 

L’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), de nos jours, a conquis un grand espace de la vie humaine. Dès lors, elles sont l’apanage d’un important essor du développement économique, politique, diplomatique, social, didactique, etc. Preuve pour témoin, quelle structure peut, aujourd’hui, s’en passer sans subir le poids de la domination stratégique de ses concurrents ? Bref, constat partagé – selon l’avis de la majorité –, ces NTIC représentent l’armure de toute société pour que celle-ci puisse se lancer dans une conquérante démarche sociale. 

Dans ces NTIC, naissent – et ne cessent de connaître une ascensionnelle évolution – des réseaux sociaux virtuels. Ainsi, un réseau social peut être défini comme un lieu de rencontre des internautes d’une même appartenance communautaire et/ou ayant les même intérêts. Partant de cette définition, et en y espérant une conviction de la majorité des lecteurs, certaines réflexions vont probablement se tourner vers Facebook, Twitter, Skype, Youtube, WhatsApp, pour mieux asseoir ma soutenance. Je reste démocrate, puisque il est mentionné ci-haut que nous allons réfléchir ensemble sur la question tout au long de cet exposé.

Nous ne pouvons pas aborder le thème des réseaux sociaux virtuels actuels sans faire allusion à la jeunesse, et en particulier celle africaine. Alors, l’importance, ici, est d’analyser le parallélisme se situant entre ce système virtuel et système social réel qui se mesure à sa juste valeur. Une société numérique dont nous nous servons, aujourd’hui, pour stocker, publier, envoyer des photos, des vidéos, des fichiers personnels ou non, et qu’on expose ainsi au regard de plusieurs centaines de millions d’internautes. Et on s’en réjouit. On est comblé d’avoir bien partagé notre intimité. 

Des centaines d’images en moyenne par personnes sont postées sur Facebook, sur WhatsApp, par semaine ; et il en de même pour tout fichier multimédia. Notre vie privée est rendue publique. Car, à chaque seconde comptée, des millions de photos sont publiées ; chaque minute, des milliers de vidéos de tout genre sont postés sur nos murs.  On se dévoile devant une société virtuelle, une société qui n’existe que devant un écran, une société muette, impuissante à nos besoins, et qui nous magnétise à travers un chimérique miracle numérique.

En outre, certains tardent à comprendre que ces données que nous confions au Cloud sont en réalité stockées dans un espace mémoire logé à des frontières lointaines, hors du territoire africain même. Ce qui donne la nette conviction que nos données ainsi transmises sur Internet sont sous le contrôle d’un quelconque individu humain, dans le but de conclure qu’il administre le contenu de notre intimité quotidienne. Chaque individu est identifié, étudié de par ses « J’aime » et commentaire. Ce que l’anglais considère comme le “What you think is what you feel, what you feel is what you do”.

Ce n’est pas par hasard que Facebook poste sur votre mur des personnes que vous connaissez ou pouvez connaître, vos membres de famille, vos amis intimes, vos collègues, vos parents, vos enfants, vos goûts gastronomiques, vos désirs, votre milieu social, des informations relatives à ce que vous rêvez pour votre avenir. C’est parce qu’il a fait le bilan de vos publications, vos « J’aime », vos commentaires, le profil de vos amis virtuels, les Groupes que vous adhérez, les Pages que vous aimez, pour vous montrer votre type de personne que vous ignorez jusque-là.

L’attention qu’il faut attirer par là c’est que le sort de notre personnalité et notre réputation médiatique découle de notre attitude et de notre esprit critique vis-à-vis des accessibilités quasi bénévoles qui s’offrent à nous. Malgré les multitudes mesures apodictiques publiées en ce sens, les mêmes victimes s’adonnent toujours aux mêmes négligences et naïvetés. Ce qui en résulte dorénavant le cas des piratages de compte, d’escroqueries, de fourberies, de chantage, et la liste est loin d’être exhaustive. Pourtant, le pirate ne peut accéder à nos données si nous ne lui avons pas permis le libre accès.

Par ailleurs, le problème qui y réside est que la majeure partie des jeunes, surtout africains que nous connaissons mieux, ne savent pas les conditions d’utilisations et les paramètres de confidentialités qu’ils doivent adoptés pour ne pas trop éveiller cette folie narcissique qui dort en eux, et qui risque, par ailleurs, de les enliser dans un pétrin. 

Cet outil, loin de nous attirer dans une vivacité créative et innovatrice, dans une soif de rompre avec cette farouche dépendance, dans une vision opportuniste des nouvelles technologies, nous ligote, au contraire, dans son système culturellement et idéologiquement occidental. Or, constat est ainsi fait : en Afrique, la couche de jeunes se massifie de plus en plus dans cette sphère des réseaux sociaux. 

Facebook, dès sa création le 4 février 2004 par le jeune américain Mark Zuckerberg, ne visait-il pas à virtualiser le mode de vie occidental à travers l’espace global de la planète ? C’est évidemment une vérité de Lapalisse. Serions-nous alors dans la même certitude que ce réseau social qui, en 2004,  ne comptait pas plus de 100.000 utilisateurs, se voient aujourd’hui, en 2016 précisément, contrôler de plus 2.000.000.000 – oui, je précise bien, plus de deux milliards de users dans son Serveur ?

Il n’y a pas que Facebook qui fait autant de ravages. On parle aujourd’hui de WhatsApp, Snapchat, Instagram, qui ne sont, en réalité, que les branches du géant du réseau social virtuel. Et d’ici, quelques temps, on parlera d’autres … et d’autres … qui peut-être seront créés par des africains.

L’approche, ici, n’est pas seulement de mettre en garde la population ignorante des dangers liés à l’usage des outils, mais aussi de les inciter à lire l’image qui se poste en arrière-plan. Ce background servira de guide pour prendre conscience de la paradoxale gratuité que nous imposent les nouveaux dirigeants du monde. 

Mais il faut comprendre aussi que les réseaux sociaux ont concouru en grande part à l’innovation du numérique. Ils exhibent un avantage incommensurable pour la communication des institutions, des organismes nationaux et internationaux. Ils facilitent l’échange inter-culturel entre internautes, constituant ainsi un outil clé pour s’informer en temps réel des évènements qui se déroulent dans le monde. 

Ces réseaux sociaux favorisent, en outre, le gain de temps, la bonne gestion environnementale, une pérennité de l’information. Voie plus efficace pour convaincre, sensibiliser, partager ses idées, et s’ouvrir aux opportunités. En effet, ce milieu ne fait plus une distinction idéologique, morale, religieuse, culturelle, raciale, historique, sociale. Car chaque jour, de nouvelles découvertes sont faites sur les modes de vie, les sociétés étrangères, les mentalités, les avancés, etc. Il en va de soi donc de décanter et filtrer l’aléatoire facette de ces réseaux sociaux virtuels. 

Les nouveaux outils numériques se développent – bonne chose même -, et sont à porter de tous. Mais la triste réalité est que nous ne vivons plus la vraie sociale. On ne communique plus ni avec son frère, ni avec sa sœur, ni avec ses parents. On ne se donne plus le temps de partager nos soucis avec nos proches. Pis, on se confesse devant ses amis virtuels qui ne peuvent en aucun cas nous assister. On se donne un caractère qui dévoile une certaine timidité, alors que, au fond de nous-même, on meurt d’une soif narcissique, d’un stress quotidien, d’une foi cachée, d’un désir de se faire comprendre par les autres, de sortir ce qui nous gêne dans la vie. 

Pourtant, au quotidien, cette personnalité semble ignorer tout cela, ou se garde de se manifester, et préfère en lieu et place de montrer une facette tout à fait contraire. Or, la vraie personnalité de l’individu réside en sa manière de penser, d’agir, d’appréhender les choses. Et cette personnalité se manifeste à travers un certain comportement. Et en regardant minutieusement le comportement des jeunes sur les réseaux sociaux, on se donne une idée du type de personne dont on a affaire. C’est même ce qui permet aux entreprises de pouvoir choisir le profil le mieux adapté à leur besoin. Les « J’aime » et commentaires ne sont jamais gratuits. De même que nos publications, partant de la plus courte phrase écrite en n’importe quelle langue ou n’importe quel langage. Beaucoup de méfaits en résultent :

  • Le niveau intellectuel des apprenants se voit en perpétuel déclin. 
  • Le manque de rigueur chez les jeunes. 
  • La naissance de nouvelles mœurs contre nature.
  • L’ignorance de notre base culturelle.
  • La méconnaissance de sa propre personne.
  • La paresse de la recherche de connaissances au détriment de la recherche de reconnaissance. 
  • Manque de leadership et de responsabilité chez les jeunes.
  • La naissance d’un nouveau mauvais dialecte dû à l’usage excessif des abréviations.

Et la liste est loin d’être exhaustive.

Des vies sont bouleversées, ratées, des croyances détournées, des mœurs détruites, à cause de la mauvaise prise de conscience des prévisions lié au danger du Web. Comme dit-on : « Dans toute chose, il y a le bon et le mauvais ». Il faut dorénavant prendre conscience de cet outil qui influence notre mode de vie, se libérer de cet otage des réseaux sociaux qui n’ont de cesse de nous entrainer dans un sombre labyrinthe.

Djiby Ndiaye

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